Jacques SEVIN

(1882-1951),

Vénérable,
prêtre jésuite 
fondateur
des Scouts de France
et des Sœurs
de la Sainte Croix
de Jérusalem

Jacques naît à Amiens Le 7 septembre 1882 

Dans cette famille fervente, on prie et on prend la vie chrétienne au sérieux. Jacques passe sa petite enfance à Dunkerque.

Il rêve de devenir marin, alors que son père, homme d’affaires dans l’industrie textile, l’oriente vers le négoce ; mais Dieu a d’autres vues sur lui.

En 1888, les Sevin s’installent à Tourcoing, ville de la banlieue de Lille alors vouée au textile.

En 1892, Jacques est envoyé au collège des Jésuites d’Amiens, dont son père est ancien élève. Trois ans plus tard, il perd son frère Joseph. Cette épreuve lui brise le cœur mais lui inspire ce cri héroïque : « Pour cette croix, mon Dieu, merci ! »

En 1900, il passe son baccalauréat et commence une licence d’anglais. Au cœur des crises de l’adolescence, Jacques laisse Jésus-Christ modeler son âme et la fortifier par sa grâce pour les combats contre le péché, contre la sensualité, et pour une vie généreusement donnée.

Dès1895, le premier appel divin a retenti dans son cœur. Des retraites suivies chez les Jésuites en 1897, 1898 et 1900 l’amènent à fixer son choix : il entrera dans la Compagnie de Jésus.

Le 5 septembre 1902, Jacques prononce ses premiers vœux et reçoit un crucifix qu’il conservera sur lui jusqu’au jour de sa mort

Le 2 août 1914, il est ordonné prêtre avec trente autres Jésuites. En février 1917, il prononce ses vœux définitifs.

Devenu le Père Sevin, il commence à réaliser un projet original : adapter à la jeunesse catholique le mouvement des “boy-scouts” (garçons-éclaireurs) fondé en 1907 en Angleterre par Robert Baden-Powell.

Le 8 février 1918, son supérieur approuve le projet et lui précise qu’il doit s’efforcer « de former un groupe profondément catholique ». De fait, l’intention du Père Sevin est d’utiliser les méthodes éducatives foncièrement saines de Baden-Powell et de les compléter en vue d’une profonde formation catholique des jeunes.

Le 13, se tient à Mouscron la réunion initiale des responsables ; les premières promesses scoutes sont émises. Après la libération de la Belgique, en 1919, le mouvement prend son essor et passe la frontière désormais rouverte : les “Scouts de France” naissent à Lille, avec plusieurs troupes de garçons.

Plus tard, Au cours d’une réunion mondiale de scouts en Angleterre, le Père noue des liens avec d’autres organisations scoutes catholiques existant dans différents pays européens ; de là naîtra l’Office international du scoutisme catholique.

Cependant, le Père Sevin ne perd jamais de vue le but final du scoutisme catholique : conduire les jeunes à une fervente vie d’union à Jésus-Christ, en vue du salut de leurs âmes.

En 1922, au cours des Exercices de saint Ignace qu’il prêche à trente-deux responsables scouts, il leur donne cette consigne : « Par la prière et la générosité, allez jusqu’au contact intime avec Notre-Seigneur. »

La force d’entraînement du Père Sevin vient de la conformité de tous ses actes avec ses paroles. Il enseigne d’ailleurs qu’il ne faut rien demander aux autres qu’on n’ait soi-même déjà donné à Dieu.

Il transmet le feu intérieur qui l’habite : la prière, l’adoration, le silence deviennent pour ces jeunes chefs les pierres angulaires indispensables d’un édifice exposé, sans cela, à l’érosion de l’activisme et du naturalisme.

Atteint d’une bronchite en février 1951, le Père Sevin passe ses derniers mois sur terre à Boran-sur-Oise dans un prieuré des Sœurs de la Sainte-Croix. Il s’affaiblit progressivement et décède le 19 juillet après une longue agonie au cours de laquelle il édifie son entourage par sa paix et son abandon à la Providence. En ses derniers moments, il serre dans ses mains son grand crucifix de profession en murmurant : « Mon compagnon ! C’est mon compagnon ! »

Le 10 mai 2012, le Pape Benoît XVI a reconnu l’héroïcité de ses vertus, première étape vers la béatification.