Fulbert de CHARTRES

960-1030

Evêque

On ne sait rien de certain sur l’origine, sur l’enfance ou sur la jeunesse de Fulbert. La plus ancienne lettre écrite de sa main date de 1004, et prouve sa présence à Chartres à cette date. Sur ses origines, deux hypothèses s’opposent : certains le font naître en Italie, d’autres en Picardie.

Le 14 juillet 1006 meurt Raoul, évêque de Chartres. Pour la succession, le Clergé porta son choix sur celui qui portait la renommée de l’Ecole de Chartres : Fulbert. Son élection fut ensuite confirmée par le roi Robert II (qui était déjà en contact avec Fulbert et appréciait ses conseils).

Fulbert fut l’évêque de Chartres en 1006 jusqu’à sa mort en 1028.

Pendant toutes ses années d’évêque, Fulbert fut sollicité par les puissants, et il écrivit de très nombreuses lettres pour régler des points de droit canonique ou de questions sur les liens vassaliques.

Très estimé par le roi Robert, Fulbert participa à de nombreux conciles et conseils.

Le principal problème politique de Fulbert était de se trouver sous l’influence de deux protecteurs à la fois : d’un côté le roi Robert II, avec lequel Fulbert se montre un fidèle serviteur, mais de l’autre Eudes II le comte de Blois et de Chartres. Fulbert et son évêché se trouve dans l’influence directe du comte. L’évêque de Chartres dut donc ménager ses relations avec les deux hommes.

Le 7 septembre 1020, alors que les Chartrains se préparent à fêter la Nativité de Marie, la cathédrale et une partie de la ville furent détruit par un incendie.

 Fulbert lança le nouveau chantier, financé en bonne partie par les riches terres du chapitre, mais aussi par les dons des habitants de Chartres. On fit appel également aux puissants : le roi Robert, le comte de Chartres Eudes II, et d’autres, comme Guillaume V d’Aquitaine, ou, plus curieux, Cnut, le roi d’Angleterre et de Danemark, qui était désireux de faire oublier des destructions que lui et son père Sven avaient cumulées en France par le passé.

En 1024-25, les fondations de la cathédrale ainsi que l’église basse … La cathédrale de Fulbert était dépourvue de transept. Son originalité résidait dans l’importance de son église basse et de son vaste déambulatoire.

A son arrivée à Chartres, la ville n’est pas dépourvue en matière d’enseignement. Depuis l’époque carolingienne, on y enseigne les arts libéraux (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, Astronomie et musique). Fulbert y ajoute l’enseignement du droit et celui de la médecine.

Réputée savante, l’Ecole de Chartres sous Fulbert attire des élèves provenant parfois de toute l’Europe chrétienne.

Fulbert est le contraire d’un novateur ou d’un réformiste en matière d’enseignement : il est très profondément attaché à la tradition. Pour Fulbert, il ne faut pas chercher à dépasser la tradition et le mieux que l’on puisse faire est de mettre les pas dans ceux des Pères de l’Eglise et de suivre la Bible avec rigueur.

A la mort de Fulbert on peut parler d’un véritable culte qui va amener à la canonisation de l’évêque. Mais singulièrement, il suffit de quelques décennies pour que l’oubli s’installe.

Il faut attendre le XVIIème siècle pour qu’on se souvienne à nouveau de l’évêque Fulbert. Au XIXème siècle le culte de Fulbert reprit une véritable vigueur, qui se poursuivit au XXème siècle, avec l’installation en 1928 dans la crypte de deux vitraux de Fulbert enseignant et Fulbert bâtisseur.

Fulbert n'a jamais fait l'objet d'un procès de canonisation par l'Eglise catholique romaine7.

En 2004, son inscription pour la première fois au martyrologe romain équivaut à une reconnaissance de culte.

Actuellement, Fulbert est inscrit au calendrier des diocèses de l'Église de France

Source :

Claude Génin : Fulbert de Chartres,
une grande figure de l’Occident chrétien au temps de l’An Mil.
(Société archéologique d’Eure et loir, 2003).