Julie BILLIART

1751-1815

Sainte, religieuse, Fondatrice
des Sœurs de
Notre-Dame de NAMUR 

Dans le petit village de Cuvilly, au nord de Paris, en France, Marie-Rose Julie Billiart, née le 12 juillet 1751, est la septième des neuf enfants de Jean-François Billiart et Marie-Louise Antoinette Debraine. La plupart de ses frères et sœurs décèderont dans la petite enfance et l’adolescence.

Marie-Rose Julie, même enfant, entend un appel dans les chuchotements de Dieu en elle, et elle partage ses croyances et son profond amour de Dieu en enseignant à d’autres enfants du village. Bien qu’elle soit une enfant ordinaire à bien des égards, la marque de la croix est un signe distinctif de sa grandeur spirituelle intérieure. La souffrance l’accompagne souvent : dans les deuils familiaux, avec le vol dans la boutique de son père et sa maladie nerveuse provoquée par un attentat contre son père (1774). Un traitement médical inadéquat en 1782 entraîne la paralysie de ses jambes.

Au début de son âge adulte, de nombreuses femmes de la région de Picardie reconnaissent les dons spirituels de Julie et viennent souvent chercher ses idées et son inspiration, autour de son lit!

Quand la Révolution française éclate en 1789, des restrictions sont imposées par la Constitution civile du clergé, obligeant les prêtres à prêter serment au gouvernement et non à l’Église. Les prêtres refusant de le faire sont considérés comme ‘non jureurs’ et les autorités les pourchassent. L’abbé Dangicourt, curé de Julie, est l’un de ces prêtres recherchés par les révolutionnaires et protégés secrètement par Julie. Les amies de Julie, qui appartiennent à la noblesse, aident ces prêtres et Julie., mais celle-ci devra fuir en plusieurs lieus pour leur échapper.

Durant sa fuite, quelque part à Compiègne, Julie a une vision de femmes autour d’une croix et elle entend un appel de Dieu pour une future congrégation religieuse.

Elle entend ces paroles : «Ce sont les filles que je vous donne dans l’Institut qui sera marqué de ma croix.» Elle conserve cette expérience comme guide pour son avenir. En octobre 1794, elle se rend à Amiens avec Félicité, à la demande d’une autre amie, Mme la comtesse Baudoin dont le père et le mari ont été guillotinés par les révolutionnaires.

Madame Baudoin loue à l’hôtel Blin de Bourdon à Amiens un appartement pour elle et ses trois filles et une chambre pour Julie. Dans cette chambre, propriété de la famille Blin de Bourdon, une amitié longue, durable et significative avec la vicomtesse Françoise Blin de Bourdon s’ébauche.

. Avec le temps, en 1794-1795, Françoise commence à réaliser l’appel que Dieu lui adresse dans cette amitié, pour l’Évangile et finalement pour l’Église. À cette même époque, Madame Baudoin rencontre l’abbé Thomas, qui exerce en cachette son ministère à Amiens. Il commence à visiter Julie avec un soutien spirituel et l’Eucharistie à l’Hôtel Blin.

En 1797, un nouveau règne de terreur éclate contre la noblesse et les prêtres qui refusent l’allégeance à la Constitution civile. L’abbé Thomas vient d’échapper à l’attaquant en 1799. Julie, Félicité, Françoise et l’abbé Thomas s’enfuient d’Amiens vers un château à Bettencourt jusqu’à leur retour à Amiens en février 1803. C’est à Bettencourt que Julie rencontre le père Varin, supérieur des Pères de la Foi, lors de sa visite à l’abbé Thomas. C’est aussi à Bettencourt que l’appel de Julie à Compiègne commence à s’enraciner dans son enseignement de la foi aux jeunes et la confirmation de sa mission par le Père Varin et d’autres. La petite communauté s’installe dans une petite résidence de la rue Puits-à-Brandil en février puis, le 5 août 1803, dans un espace plus grand de la rue Neuve à Amiens. Le père Varin confie le soin de quelques orphelines à Julie et il lui demande de trouver des jeunes femmes qui prendraient soin d’elles sans aucune attention à la naissance ou à la fortune. Le 2 février 1804, trois femmes, Julie Billiart, Françoise Blin de Bourdon et Catherine Duchâtel s’engagent envers Dieu par un vœu de chasteté et promettent de se consacrer à l’éducation des jeunes filles. Ce fut le jour de la fondation des Sœurs de Notre-Dame à Amiens, en France !

Après 22 ans comme estropiée, Julie retrouve miraculeusement sa capacité de marcher alors qu’elle fait, ignorant l’intention spécifique, une neuvaine au Sacré-Cœur de Jésus fin mai 1804. Le cinquième jour, le 1er juin 1804, le père Enfantin lui ordonne de se lever et de faire des pas en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus. Il demande à Julie de ne le dire à personne pour le moment. Quelques jours plus tard, rue Neuve, ses sœurs et les enfants la voient descendre les escaliers. Après sa cure, elle accompagne les Pères pour une mission réussie à Saint-Valery-sur-Somme et Abbeville !

Julie fait l’expérience d’une autre vision à Amiens le 2 février 1806 quand elle voit ses sœurs comme une « lumière de révélation » traversant les mers vers d’autres parties du globe! Au cours des années suivantes, Julie parcourt de nombreuses routes en France et en Belgique, en fondant des communautés de ses sœurs et des écoles pour les filles privées d’éducation à l’époque.

La croix continue de marquer sa vie : à Amiens, l’abbé de Sambucy n’approuve pas les voyages et les fondations de Julie et en 1809, les sœurs quittent Amiens en France pour Namur en Belgique, où leur maison existe depuis 1807. La congrégation devient les Sœurs de Notre-Dame de Namur. ...

En Belgique, Julie crée des écoles pour préparer les enfants pauvres à leurs devoirs dans la vie. Elle considère l’éducation pour tous comme un droit humain fondamental et l’enseignement comme «la plus grande œuvre sur terre ». Elle apporte la bonne Nouvelle et l’espérance dans la bonté de Dieu à une génération déprimée et démunie, en préparant les enfants vulnérables à leurs devoirs dans la vie.

Julie est décédée le 8 avril 1816. Elle n’a pas vécu pour aller au-delà de l’Europe continentale mais sa congrégation religieuse sert aujourd’hui dans divers ministères, avec une priorité pour l’éducation, sur les cinq continents.

Le 22 juin 1969, l’Église par le pape Paul VI a reconnu la sainteté de Julie Billiart, fondatrice de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Namur,