Introduction

Dieu nous a créés pour que nous l’aimions, il nous a donné un cœur et il désire en être le possesseur, le seul maître.

Pour arriver à ce que Jésus soit le maître réel de notre cœur, il nous faut apprendre à bien diriger ce dernier. Notre vie ici bas est une guerre continuelle, une tentation permanente, il nous faut donc veiller à faire la garde de notre cœur si nous voulons vivre dans la paix de Dieu.

Pour que notre paix soit parfaite en Dieu, il nous faut parvenir à ce que tout en nous soit orienté vers la venue du Seigneur. Toute pensée personnelle, tout désir personnel, toute volonté propre doit disparaître pour que le Seigneur ait toute la place en nous. C’est là, la réalité du premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur  , de toute ton âme , de toute ta force .. »

Lorsqu’une tentation survient, nous devons veiller à ne pas nous diriger vers cette tentation et à nous tourner vers le Seigneur, avec toute la force de notre amour pour lui. Ceci ne doit pas se vivre dans la raideur mais dans la douceur. Et cela doit se vivre autant de fois que nécessaire. Ce qui est important alors c’est de ne pas cesser de prier (la prière du cœur ou du nom de Jésus est alors un excellent moyen) tant que notre volonté  n’est pas en accord avec celle de Dieu et que nous ayons reçu la grâce de vaincre la tentation.    Ainsi la paix de  notre cœur consiste à ne pas le laisser s’engager dans les mauvais chemins

S’il nous arrive de manquer à quelques « consignes »  du Seigneur, inutile de nous troubler, de nous culpabiliser, mais remettons nous devant le Seigneur, reconnaissant humblement notre faiblesse et recommençons à marcher, soutenus par la force de sa miséricorde et de son amour.

La paix intérieure est donc comme une sentinelle que Dieu nous donne. Si nous la perdons, si donc nous sommes troublés, c’est que quelque chose nous coupe de l’amour de Dieu. Examinons alors notre vie, reconnaissons ce qui ne va pas puis appliquons nous à prier, à nous humilier, en vérité devant Dieu, à lui obéir. En effet, seul le péché peut nous couper de Dieu donc de sa paix. Ce ne sont pas les souffrances, les contrariétés, la maladie qui par elles-mêmes, nous coupe de la paix divine mais le refus d’elles dans notre vie, notre révolte intérieure contre tout ce qui nous dérange dans notre petite vie)..

Acquérir la paix intérieure c’est laisser le Seigneur devenir le maître de notre cœur, c’est le laisser vivre en nous, c’est devenir vraiment le temple du Seigneur, le tabernacle de Dieu ! Cela ne se peut se vivre pleinement dès le premier jour où nous avons dit au Seigneur d’être le maître de notre vie, parce qu’il est notre sauveur. Il faut de la persévérance, pour atteindre cette paix de Dieu. Attendons-nous donc à être souvent troublés, privé de paix intérieure ; mais rappelons-nous toujours que Dieu permet cela pour un plus grand bien. Ceci a été le combat des saints. Alors mettons-nous en présence du Seigneur, prions-le de considérer notre misère et de venir faire sa volonté en nous, afin que nous pussions lui appartenir sans aucune réserve et jouir de sa paix. A ce moment précis, ne craignons pas de regarder Jésus au mont des oliviers et apprenons de lui à dire aussi : « Père que ta volonté se fasse et non la mienne. »

De la vraie liberté de l’âme.

En fait, la vraie liberté de l’âme est de ne s’attacher à rien. Si nous nous livrons ainsi à Dieu, détachés de tout sauf de Lui, nous verrons alors les merveilles de son amour, car il pourra alors se faire entendre intimement de nous. Cependant cette orientation doit se faire dans la douceur sans entretenir aucune inquiétude. L’amour ne se force pas, il se donne et se redonne sans cesse à chaque heure, à chaque minute. Cette orientation nous conduit ainsi au détachement de tout ce qui n’et pas Dieu, elle établit notre cœur et notre âme dans le silence et c’est ce silence même qui attire Dieu vers nous alors même qu’il veut nous parler, nous habiter, nous envahir de son amour. C’est en effet Dieu qui fait tout en nous. Ne craignons donc pas de nous tenir humblement devant lui de nous offrir totalement à lui, lui remettant tout attachement et n’ayant pour seul désir que celui de lui appartenir corps et âme. Que nous importera alors de vivre ou de mourir si c’est lui qui vit en nous... Et que nous vivons en lui !

De l’humilité

Un des points fondamentaux pour vivre dans la paix de Dieu, c’est l’humilité. L’humilité de nous reconnaître sans cesse pécheur et l’humilité de recevoir sans cesse le salut et la guérison du Seigneur. Comme le dit saint Paul : c’est dans notre faiblesse que nous sommes forts, car c’est alors Dieu qui vient agir en nous.

Et pour vivre dans l’humilité ce qui n’est pas la qualité première de notre humanité, il nous faut surtout dans les débuts de notre cheminement, faire l’effort d’accepter les adversités, les épreuves et tout ce qui nous est contraire, comme des amies. Nous savons que nous avons atteint un certain degré dans l’humilité, lorsque nous ne nous attachons plus au regard des autres et que nous restons indifférents lorsqu’ils nous jugent mal, lors même qu’ils nous méprisent. Il est bien évident que nous n’arrivons pas à cela dès le premier jour, et il nous faut alors sans cesse regarder au Seigneur dans les difficultés, les affronts, reconnaissant et affirmant que lui seul est « notre tout », « notre unique », et que son regard seul est important pour nous. Lorsque nous nous appliquons régulièrement à cela, il arrive au bout d’un moment que nous supportons tout avec joie, tant nous sommes ancrés en l’amour de Dieu, tant nous lui faisons confiance. Tout devient alors sujet de louange et réponse d’amour à l’amour de Jésus mort crucifié et ressuscité pour nous.

Ainsi donc pour grandir dans l’humilité, il nous faut apprendre avec Jésus à nous réjouir lorsque quelqu’un nous injurie, nous calomnie, nous réprimande, nous méprise. Il nous faut aussi apprendre à ne pas chercher l’approbation, l’estime des gens qui nous entourent mais seulement celle de Dieu, puisqu’il est « notre tout, notre unique ». Enfin il nous faut aussi apprendre à ne pas suivre notre volonté propre, notre jugement personnel, notre manière de voir, mais nous accorder en tout cela au Seigneur, qui seul sait non seulement ce qui est bon pour nous, mais qui seul, sait où il nous conduit. Il nous faut vraiment accepter que par nous-mêmes nous ne sommes rien, nous ne pouvons rien. Hors du Seigneur, point de salut ! Il est le Chemin, Il est la Vérité. Si nous nous abandonnons à Lui, alors il nous conduira à la Vie. 

De la reconnaissance de notre faiblesse

Il peut arriver parfois que nous soyons tant troublés que nous pensions ne jamais pouvoir retrouver cette paix. Alors rappelons-nous, que cette paix ne vient pas de nous-mêmes, de nos propres forces mais seulement de Dieu. Reconnaissant cela, prions encore plus fort, jetons nous aux pieds du Seigneur, demandons-lui la grâce de cette paix ; et Lui, qui est amour, ne saura que nous relever, nous attirer tout contre son cœur. Sans doute cette paix passera-t-elle par la vérité sur notre état. N’ayons pas peur de le reconnaître, de le confesser, car c’est par cette vérité que le Seigneur nous guérit. L’amour ne se vit pas dans le mensonge mais dans la vérité. Le Seigneur nous connaît bien mieux que nous-mêmes. Ce que nous taisons, ce que nous ne voulons pas reconnaître, il le sait déjà ! Ce n’est donc pas à Dieu que nous le cachons mais à nous-mêmes ! Or non seulement Dieu le sait, mais il nous aime dans l’état où nous sommes. Ce qu’il veut, c’est nous guérir de notre mal afin que nous soyons pleinement heureux en Lui. Que diriez-vous d’un malade qui souffre mais qui ne veut pas aller voir le médecin par peur que celui-ci voie son état ! Ou encore, que diriez-vous d’un malade, qui souffrant va voir le médecin, mais ne lui dit pas tous les symptômes parce qu’il aurait honte d’être ainsi malade ? Le médecin ne saurait le soigner efficacement, s’il ne peut faire un bon diagnostique. Eh bien le Seigneur attend de nous la vérité, comme le médecin l’attend de son patient.

De nos difficultés et aridités

Ne désespérons donc pas de nos périodes de difficulté et d’aridité  spirituelles car si nous savons bien les accepter, elles sont source d’humilité et de patience. Elles sont vraiment source de grâce. Regardons la vie de saints et prêtons attention à leurs épreuves, nous verrons qu’ils n’ont pas été épargnés et que toutes leurs épreuves ont été  purification en eux, afin qu’ils puissent être tout à Dieu. En fait plus une âme veut se donner toute à Dieu et plus elle remarque tout ce qui la sépare de lui. Il est donc normal, que plus que toute autre elle expérimente aridité, tentations. Cependant cette aridité, ses tentations, loin de la détruire, font grandir en elle la crainte de Dieu, c’est à dire l’horreur de le blesser et par là-même augmente son humilité et son abandon à la grâce divine. Dieu ne permet tout cela dans notre vie que pour vaincre notre orgueil, nos ambitions, notre volonté propre qui compromettent sérieusement notre relation avec Lui. L’apôtre Pierre en est un bon exemple. Si Dieu permit que Pierre le reniât, c’est bien afin qu’il se connaisse dans sa faiblesse et qu’il ne mette plus sa confiance en lui-même mais en la miséricorde de Dieu ! Il en fut de même pour Paul et pour bien d’autres.

Notre humanité n’est que faiblesse, Dieu nous le démontre concrètement dans notre vie, non pas pour nous enfoncer, nous condamner mais bien pour que nous venions à lui dans la vérité, l’humilité et qu’il puisse alors mettre la puissance de son amour en nous. Oui Dieu nous montre par là, son amour, sa sagesse, transformant notre mal en bien, notre faiblesse en force. Soyons-lui donc reconnaissant et louons-le d’un cœur sincère pou toutes nos difficultés, nos aridités car elles nous servent sur le chemin du ciel et tout ce qui aura été purifié ici bas n’aura plus besoin de l’être après notre mort.

Du problème de l’inquiétude

Un des obstacles à la vie intérieure est l’inquiétude. Nous sommes souvent inquiets pour un tas de choses, mais cette inquiétude se justifie aussi justifiée soit-elle, est contre la foi en Dieu qui nous aime. Ne lisons nous pas : « Ne vous inquiétez pas du lendemain…votre Père sait bien ce dont vous avez besoin »

De plus, lorsque nous laissons l’inquiétude nous envahir, nous sommes incapables de louange envers le Seigneur parce que nous manquons de confiance en Lui. Or l’écriture ne nous dit-elle pas : « Louez Dieu en toutes choses » ? Cela signifie que nous devons louer Dieu quand tout va bien, mais aussi quand tout semble aller de travers, quand tout nous semble même perdu. Louer Dieu parce que nous croyons qu’il nous aime et que s’il permet tous nos soucis, toutes nos épreuves, c’est pour en tirer un plus grand bien. Celui qui nous aime tant ne saurait nous laisser périr et encore moins nous faire du mal, juste pour nous nous faire souffrir !  Louer Dieu, c’est se remettre entre ses mains de Père, dans l’état où nous sommes, dans la situation où nous sommes, avec une totale confiance.

Si donc nous sommes dans l’inquiétude, ne permettons pas à celle-ci de continuer à nous envahir, à nous écraser, mais tournons-nous vers le Seigneur, remettons-lui toute notre vie, tout notre être et restons ainsi devant Dieu, jusqu’à ce que la paix se refixe en notre cœur.

Certes, nous sommes humains et notre humanité, dans sa faiblesse refera surface, de nouveau nous serons tentés, de nouveau nous serons inquiets, mais alors ne désespérons pas et remettons nous une fois de plus … et toujours devant le Seigneur.

De même qu’une cité ne se bâtit pas en un jour, de même nous devons prendre le temps d’acquérir cette paix intérieure.

 La vie, nous le savons, ne nous épargnera ni les souffrances, ni les tourments, ni les injures. Apprenons à vivre tout cela avec le Seigneur car il en retirera toujours un plus grand bien pour nous mêmes et notre prochain. Ainsi donc, peu à peu, nous devons vraiment trouver notre bonheur dans les tribulations même de notre vie, faisant pleinement notre cette parole du Seigneur : « Venez à moi vous tous qui souffrez, qui ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai.. » (Matthieu 11/28)

Il ne s’agit pas de vivre avec fatalisme notre vie, mais bien d’y reconnaître en toutes circonstances l’amour de Dieu, sachant bien que rien ne nous survient sans qu’il y soit mêlé et que tout concourra à notre bien si nous nous confions pleinement en Lui. N’oublions pas non plus que nous ne pouvons pas vivre cela de notre propre volonté, par nos propres forces mais que le Seigneur nous a fait le don de l’Esprit Saint, qui agit en nous, qui prie en nous, alors même que nous ne savons pas prier. Or l’Esprit Saint, nous l’avons tous reçu à notre baptême. Demandons-lui donc sans crainte de prier le Père en nous, de nous révéler en quoi nos heures sombres deviendront lumière, d’agir en nous afin que notre volonté soit vraiment conforme à celle du Père. Et puis nous avons aussi Marie, notre Mère. Tenons nous donc avec elle, aux pieds de Jésus et écoutons ce que le Seigneur veut nous dire. Marie a toujours su écouter, su dire oui et su tout offrir. Apprenons d’elle ce que sont l’amour, l’humilité, la douceur, la patience, la confiance, l’abandon.

De nos attachements humains.

Certes le Seigneur nous a dit de nous aimer les uns les autres mais aimer notre prochain ne signifie pas « s’attacher à lui », dépendre de lui, de son regard sur nous. Aimer notre prochain c’est tout faire pour son plus grand bien sans rien attendre, ne serait-ce qu’un sourire ! Il nous faut en ce domaine apprendre à agir en toute simplicité et détachement. Nous n’aimons pas l’autre pour nous-mêmes, pour notre contentement et gloire personnels mais uniquement pour lui et le Seigneur, qui nous a aimés le premier. Ainsi donc notre main droite doit-elle ignorer ce que fait notre main gauche ! Il ne faut donc pas éteindre en nous la soif du salut de l’autre, mais veillez à ce que celle-ci soit toujours bien enracinée dans l’amour de Dieu et non pas un souci et un zèle tout personnel de mission, d’évangélisation.

De l’action du malin. et de son remède

Sachons bien aussi que puisque nous voulons appartenir corps et âme à Jésus, le malin cherchera par tous les moyens à nous détacher de l’humilité, de la simplicité, afin de nous pousser à nous recentrer en nous-mêmes, regardant notre capacité, nos réalisations, ne tenant pas compte de la grâce de Dieu sans laquelle nous ne saurions rien faire de durable dans le royaume de Dieu. L’orgueil alors nous envahit et nous en arrivons à mépriser les autres comme ne faisant pas le bien que nous faisons nous-mêmes. Le seul recours alors est de nous mettre en vérité devant le Seigneur et de lui demander de nous accorder la grâce de nous regarder en vérité ; et ensuite, nous étant reconnus à notre juste valeur, c’est à dire pécheur, de nous mettre humblement à genou devant lui, lui demandant pardon et guérison ; nous abandonnant aussi à l’action de l’Esprit Saint qui n’a d’autre but que d’unir notre cœur, notre âme à Dieu dans l’amour. 

Sachons alors aussi nous rapprocher sans crainte et en toute confiance du sacrement de réconciliation qui porte en lui toute guérison et toute délivrance. Sachons aussi que les moyens qu’utilise le démon ne sont pas toujours spectaculaires, généralement ils s’insèrent « presque naturellement » dans notre vie spirituelle. Il y a augmentation de soucis, d’inquiétude, augmentation de la faiblesse ordinaire, doute sur l’honnêteté de notre comportement dans le sacrement de la confession, de la communion, fatigue voir dégoût de la prière… et si nous ne faisons pas attention à ces simples signes, nous délaissons peu à peu notre relation à Dieu, nous laissant envahir par la fatigue, la tristesse, voir même le sentiment que tout est perdu. Rappelons-nous alors que Dieu n’est qu’amour et se sert de tout pour notre bien ; et c’est bien pourquoi il attend de nous que nous lui offrions toute notre vie y compris nos péchés, nos chutes afin de les transformer en résurrection, en Vie.

Rappelons-nous toujours que si le malin peut gagner une bataille en nous, il a d’avance perdu la guerre. Il l’a perdu au Golgotha lorsque Jésus a offert sa vie pour la nôtre !

De notre prière

Nous l’avons dit, nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit Saint lui sait prier en nous. Laissons-nous guider dans notre prière, dans nos méditations, ne nous imposons pas de vivre tous les points que nous nous sommes fixés nous-mêmes ; et si nous trouvons à un moment de notre prière, joie et repos intérieur, alors arrêtons-nous et laissons le Seigneur nous communiquer ce qu’il voudra ; car c’est lui le centre et l’unique but de notre prière. N’imposons donc pas à Dieu un chemin pour nous rejoindre et laissons-nous rejoindre par lui, selon sa volonté. Ainsi nous avancerons plus vite, plus loin dans son amour et aussi avec beaucoup moins d’efforts.

Une de nos rencontres avec le Seigneur, la plus importante, doit être celle du Saint Sacrement car c’est bien Jésus qui est là devant nous. Jésus est ce pain vivant qui vient s’offrir à notre regard, qui vient nous nourrir. Reconnaissons dans le Saint Sacrement, Jésus qui s’offre à nous et offrons-nous aussi à lui. Offrons-lui toutes nos joies, nos peines, ouvrons-lui notre cœur et soyons sûrs qu’il trouvera toujours le moyen de résoudre tous nos doutes et qu’il nous relèvera à chaque fois que nous tomberons ….Mais attention ! Là, il ne s’agit pas de lui offrir un petit bout de note vie, de notre personne mais bien de nous offrir totalement à Lui comme il s’est totalement offert à nous ! Soyons donc prêts à tout souffrir, à tout endurer, à tout abandonner pour l’amour de lui, selon qu’il le désire de nous et non plus selon ce que nous, nous sommes prêts à lui donner.

De la pénitence.

Le mal dans notre vie peut pour le moins se répartir en deux classes : le mal que nous faisons à autrui et le mal que les autres nous font.

Le mal fait à autrui

Le mal que nous faisons à autrui, nous le faisons aussi à Dieu. Il est donc nécessaire de réparer cet amour blessé. Cependant si nous sommes vraiment sur le chemin de l’abandon, Dieu nous montrera lui-même comment réparer. La prière nous éclairera, inutile donc de se complaire dans la culpabilisation, offrons-nous simplement au Seigneur, dans un total abandon, pour réparer selon sa volonté et lorsque nous saurons comment le vivre, vivons-le. Rappelons-nous bien que le Seigneur a son temps pour toute chose et que son temps n’est pas le nôtre. Confiance et abandon sont dans ce cas les maîtres mots pour répondre à l’amour de Jésus.

Le mal fait par les autres

Le mal qui nous est fait par autrui est sans aucun doute contraire à la volonté de Dieu et son auteur aura à régler cela avec le Seigneur, mais pour nous, en ce qui nous concerne, il nous est simplement demandé d’aimer l’autre comme Jésus l’aime. (Il est mort sur la croix pour lui aussi !) et de lui pardonner comme Jésus nous pardonne. Et reconnaissons-le, nous n’aurons jamais à pardonner à une autre personne autant que Jésus a à nous pardonner ! Acceptons donc de pardonner. Cessons de nous lamenter sur ce mal et louons le Seigneur qui transformera cela pour notre bien….et celui de notre agresseur.

En tout état de cause, en toutes situations de chutes, aussi bien pour les fautes quotidiennes que pour les péchés « plus grands » et occasionnels, n’ayons pas honte de venir vers Dieu, dans l’état où nous sommes, en toute vérité, en toute humilité. Que nos regrets, notre contrition ne se séparent jamais, ni de l’amour que nous avons pour Dieu au fond de nous-mêmes, ni de la connaissance que nous avons de son amour pour nous. Que donc notre contrition se fonde sur la confiance en la miséricorde du Christ ; alors loin de tout trouble, de tout scrupule, nous pourrons retrouver, avec la grâce du Seigneur la paix intérieure qui nous permettra de nous élever toujours plus haut dans l’amour et l’union à Dieu. Dieu n’est qu’amour ; il n’est pas légaliste. Et si nous avons parfois l’impression qu’il nous bouscule, « qu’il frappe du poing sur la table », ce n’est certes pas pour nous punir, mais pour nous révéler sa présence, son amour et nous faire vivre de cet amour. Faisons-lui donc confiance, louons-le en toute circonstance et abandonnons-lui, en toute sérénité, notre vie, notre être ; il ne saurait nous perdre, lui qui nous a offert son Fils unique pour nous offrir la vie éternelle.

Des pénitences et réparations.

Les pénitences corporelle et les pratiques qui ont pour but de mortifier notre chair et nos passions ne sont pas négatives loin de là, mais sachons bien que ce ne sont pas elles qui nous feront acquérir la vraie vertu de l’amour de Dieu.

Nous l’avons dit plus haut la paix intérieure se trouve dans l’abandon total de notre volonté propre ; cela concerne aussi notre volonté personnelle de pénitence. Nous ne devons pas décider de nous-mêmes des pénitences et réparations à vivre à cause de nos péchés, ou de ceux des autres. Nous devons simplement tout accepter comme venant de la main de Dieu et nous remettre en toute confiance dans ce domaine entre les mains de notre directeur spirituel. Spirituellement c’est une grande grâce que d’être ainsi subordonné à la volonté d’autrui, nous éviterons ainsi de grandes erreurs dues à notre orgueil ! Apprenons donc sans cesse à ne plus faire ce qui nous plaît et laissons Dieu faire en nous ce qu’il veut !

 En conclusion

Renouvelons donc à chaque pas, notre résolution de lui appartenir et de répondre à son amour car ce que nous pouvons toujours faire c’est de lui offrir notre volonté. Et cette offrande ne se fait pas une fois pour toute, mais doit sans cesse se renouveler, vu que c’est ainsi que l’amour grandit.

Myriam de Gemma