
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 1-6
En ce temps-là, Jésus rassembla les Douze ; il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et de même pour faire des guérisons ; il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades. Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange. Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. » Ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.
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Voilà un texte bien connu dans l’Eglise, notamment par tous ceux qui exercent un service missionnaire, un service de prière, d’évangélisation. Bien connu oui, mais est-il bien vécu ? Sommes-nous vraiment des serviteurs dans le don, dans la gratuité, dans la foi en la providence ?
Ce texte est clair pour ce qui est de la méthode :
« Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange »
Oh cela ne voulait pas dire de partir comme des « clochards », mais de partir juste avec le nécessaire vital afin de s’assumer :
Il faut juste les chaussures qui sont nécessaires pour marcher, et pas trente-six : une pour la plage, une pour la ville, une pour la messe, une pour telle robe, une pour tel pantalon etc. ….
De même pour le vêtement, il faut être simple et prévoir la tenue passe partout, et qui ne nécessitera donc pas d’emmener trois valises. Simplicité et fonctionnalité dans l’apparence vestimentaire ….
Oh cela peut faire sourire pourtant combien de fois, l’apparence, notre apparence, ne dépasse-t-elle pas notre nécessité ? Sommes-nous dans le service, l’humilité ou bien l’étalage de notre prestance ?
Être missionnaire c’est se faire humble comme le Christ ! Mais cela procède du cœur, ce cœur qui doit refléter notre amour de Jésus ….
Par ailleurs les apôtres partaient à pied avec leur tunique sur le dos, c'est-à-dire, sans frais excessifs, comme participer à une caravane pour avoir un véhicule ! Ils n’avaient pas non plus de sonorisations, de micros, de projecteurs de haute définition, ... et pourtant ils ont évangélisé des populations entières. C’est donc que l’efficacité d’une mission ne dépend pas des moyens High Tech !
Je n’écris pas ceci pour dire que les moyens modernes ou les voitures sont à proscrire. Que non ! Mais nos missions ne doivent pas dépendre de cela. Si nous avons des micros tant mieux, si nous n’en n’avons pas, eh bien, apprenons à faire sans ! Il est triste en effet d’entendre, par exemple, un groupe, invité à animer une veillée mortuaire, répondre, « non ! Nous ne pouvons pas venir, notre équipe d’animation (sono) n’est pas dispo ! » Les gens n’ont pas besoin de sono, ils ont besoin de cœurs qui les rejoignent dans leur vécu et qui leur annoncent la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu !
Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. »
Sommes-nous vraiment des « missionnaires gratuits » lorsque nous demandons (exigeons) des frais de déplacements, ou que nous nous faisons payer pour notre conférence ? Certes il y a des frais inhérents à toutes missions, mais regardons les apôtres, eux aussi avaient des frais, ne serait-ce que dans leur logement, leur nourriture, leurs vêtements.
Peut-être serait-il bon, qu’à l’occasion de cette lecture d’envoi en mission en dépendance de la Providence Divine, nous puissions nous arrêter un moment afin de voir avec quel esprit de simplicité et de gratuité nous vivons nos missions.
Il reste encore un point essentiels dans ce texte :
C’est Jésus qui envoie, ce ne sont pas les apôtres qui décident eux-mêmes de partir évangéliser ! Cela implique que le missionnaire est dans la prière, dans l’écoute de la volonté de Dieu. Cela implique aussi que cela se fasse en accord avec les autorités de l’Eglise. Cela demande donc, la fidélité au christ et l’obéissance à l’Eglise. Cela demande l’humilité du service avant la « gloire » de travailler pour Dieu !
Puissions-nous au cœur de nos missions, de nos service d’Eglise, laisser cet évangile pénétrer notre cœur pour revoir nos pratiques missionnaires selon le cœur du Seigneur Jésus !
Myriam de Gemma