
Laurent-Marie SALVI
(1782 (1856)
Bienheureux,
prêtre, Passioniste
Laurent Salvi naît à Rome en 1782, et il reçoit le Baptême au lendemain de sa naissance. Son père, Antonio Salvi, est l’administrateur des biens d’une des plus grandes familles de Rome.
La mère de Laurent meurt un mois après la naissance de l’enfant. Antonio Salvi se remarie bientôt avec Anna Maria Costa ; ils auront d’autres enfants, et Laurent n’apprendra qu’au début de l’âge adulte qui était sa véritable mère.
Son éducation se fait sous la direction des précepteurs du palais Carpegna, il fréquente la proche église Saint-Eustache, où il aime à servir la Messe.
Laurent fréquente aussi l’oratoire du Caravita, fondé par les Jésuites, où il acquiert une profonde dévotion mariale. Il prend également l’habitude de visiter, avec quelques amis, les principaux sanctuaires de la Ville.
À dix-huit ans, Laurent demande à son père la permission d’entrer chez les Passionistes, qu’il a connus grâce aux prédications enflammées de saint Vincent-Marie Strambi, alors célèbre à Rome.
Dès le noviciat il prend pour nom de religieux Frère Laurent-Marie de Saint-François-Xavier, marquant ainsi par avance le caractère résolument marial et missionnaire de son apostolat.
Le 20 novembre 1802, il prononce les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, auxquels s’ajoute le quatrième vœu, propre aux Passionistes, de promouvoir la dévotion à la Passion de Jésus.
Après ses études de philosophie et de théologie, Laurent Salvi est envoyé à Rome, au couvent des Saints-Jean-et-Paul pour se préparer au sacerdoce qu’il reçoit le 29 décembre 1805.
En 1810, un décret supprimant les ordres religieux, assorti d’une obligation pour les prêtres d’émettre un serment schismatique de fidélité à l’empereur, oblige le Père Salvi à exercer clandestinement son ministère pastoral dans Rome.
En 1811, apprenant qu’une communauté de Passionistes s’est reconstituée discrètement dans un ancien couvent d’Augustins à Pieve Torina, petite ville d’Italie centrale, il s’y rend sans tarder, et éprouve une grande joie à reprendre la vie commune avec ses frères en religion.
Se faisant tout à tous, le Père Laurent en vient même, à la demande des habitants du pays, à se faire instituteur dans l’école primaire du bourg, avec un grand succès parmi les enfants.
En 1812, une apparition de l’Enfant Jésus le guérit d’une grave maladie, et lui donne une connaissance profonde et intime des mystères de l’enfance du Sauveur. Sa vie et son apostolat en sont profondément changés ; il fera même le vœu de propager la dévotion envers l’Enfant Jésus.
En 1814, l’empire napoléonien s’écroule ; le Souverain Pontife rentre à Rome, les décrets contre les religieux sont annulés, les communautés religieuses se reconstituent. Laurent rejoint alors le couvent des Saints-Jean-et-Paul.
Désormais, le Père Salvi, tout en laissant la première place dans sa vie à une prière nourrie et profonde, se livre à une intense activité de prédication de retraites et de missions, à la correspondance, à la direction des âmes, à l’édition d’opuscules de dévotion… Loin d’improviser ses prédications, il les prépare soigneusement, comme en témoignent ses nombreux cahiers de notes et d’homélies.
La spiritualité de Laurent est marquée à la fois par la force et la douceur. Sa parole marque profondément ses auditeurs parce qu’elle est fondée sur une expérience personnelle de Dieu et de la vie spirituelle.
Son intense vie spirituelle comporte aussi des phénomènes mystiques. Surpris en état de lévitation dans l’église du couvent du Saint-Ange, à Viterbe, il répond à ceux qui l’interrogent : « Ce n’est rien. N’en parlez pas ! » Il est aussi parfois gratifié du don de lire dans les consciences et de connaître certains événements futurs ou à distance.
Laurent opère de nombreux miracles en présentant l’image de Jésus Enfant
Dans les dernières années de sa vie, Laurent est atteint d’une maladie nerveuse qui lui procure de nombreuses souffrances. Il se rappelle la précarité de la vie, et purifie ses intentions ; il avoue : « Malgré la fatigue, je continue à tirer la charrette ; tout le mérite en revient à l’Enfant Jésus qui me soutient fortement. »
En février 1854, un accident cardio-vasculaire le met à terre pendant quelques heures.
Le 10 juin 1854, il est appelé à Capranica, à quelques kilomètres au sud de Viterbe, pour bénir les malades et administrer les sacrements à quelques malheureux. En quittant son couvent, il affirme au frère portier : « Je pars, mais je ne reviendrai pas ; je vais mourir à Capranica. »
Le 12 au matin, il célèbre la Messe, écrit quelques lettres, visite des malades, puis se retire dans sa chambre. Vers le soir, la maîtresse de maison, alertée par des bruits curieux, pénètre dans sa chambre et le trouve debout, dans un état grave. Le médecin diagnostique un ictus cérébral ; Laurent reçoit les derniers sacrements. Le soir, presque sans agonie, il rend son âme à Dieu.
Il a été béatifié le 01 octobre.1989 à Rome par Jean Paul II