Jean-Louis BONNARD

(1824-1852)

Saint,
martyr au Tonkin 

 Jean-Louis, cinquième des six enfants de Gabriel Bonnard et d'Anne Bonnier, est né le 18 mars 1824 dans une famille très chrétienne. Il est baptisé le jour même.

Dès l’âge de 5 ans, Jean louis déclare : « je veux être prêtre »

Les années passent, et le projet de Jean-Louis ne change pas. Dans la famille, on se réjouit à la perspective d'avoir un prêtre,

Jean-Louis fait sa première communion en 1836. Malgré son assiduité, il a de la peine à suivre le catéchisme.

Il est incapable de servir la Messe, car il n'arrive pas à articuler correctement les réponses latines. Pourtant, il s'obstine à répéter qu'il veut devenir prêtre. Les débuts au pensionnat sont difficiles mais à force de labeur, il entre en quatrième au petit séminaire de Saint-Jodard.

Là, lors de la première année, de l'avis unanime, on le juge bon séminariste, presque trop parfait, mais élève médiocre.

L'année suivante, ce garçon au visage d'ange commence à se passionner pour les "Annales de la Propagation de la foi", revue consacrée à faire connaître l'œuvre des missionnaires catholiques :et il rêve de grand large.

En attendant, il travaille assidûment, et les progrès suivent : en rhétorique, il se place dans la moyenne, et parfois même dans les premiers !

Jean-Louis qui rêve toujours des missions, prépare sa famille à accepter la volonté de Dieu «quel que soit l'endroit où Il l'appellera à Le servir ».

Mais il faut aussi obtenir l'autorisation de l'archevêque. Un prêtre ami s'en charge, avec succès. Jean-Louis le remercie et ajoute :

__ « Vous avez été un bon avocat, mais la cause n'était pas difficile : le diocèse ne perd rien à mon départ, il y gagne plutôt !

__ Eh ! qu'irez-vous donc faire dans les missions, rétorque l'abbé, si vous êtes un propre à rien pour votre diocèse ?

__ Je veux être martyr, répond le séminariste, et je ferai tout ce qui est permis pour cela. C'est là mon ambition : saisir la première palme du martyre qui se présentera !»

Il ne désire pas la mort pour elle-même, mais il voit le sacrifice de sa vie comme le plus bel acte d'amour envers Dieu, par le suprême témoignage rendu à la Vérité.

À la fin des vacances de 1846, Jean-Louis Bonnard se prépare à quitter définitivement sa famille : c'est le premier acte de son martyre, car à l'époque, le départ d'un missionnaire pour l'Extrême-Orient était le plus souvent sans retour.

Ordonné prêtre le 28 décembre 1848, Jean-Louis part en février 1849 à destination de Hong Kong. De là, on l'envoie au Tonkin (Nord du Vietnam) où, en avril 1851, il est chargé de deux paroisses.

Le 1er mars 1851, l'empereur Tu Duc avait promulgué un édit de persécution. Visitant en mars 1852 la chrétienté de Bôi-Xuyen, le Père Bonnard est arrêté, sur la dénonciation d'un mandarin païen, et conduit à Nam-Dinh.

 « Voici, écrit-il à son évêque, que je suis en prison avec la cangue et les chaînes pendant la nuit. Je m'en réjouis, me disant que la croix de Jésus était bien plus pesante que ma cangue, que les liens qui attachaient Jésus étaient bien plus douloureux que ma chaîne, et je suis heureux de dire avec saint Paul : Je suis prisonnier pour le Christ. Je suis encore bien jeune ; j'aurais désiré vous aider et prendre soin de ces chers chrétiens que j'aime tant... La chair et le sang sont tristes, mais Jésus au jardin des Oliviers ne m'apprend-Il pas à souffrir, avec patience et pour l'amour de Lui, tous les maux qu'Il m’envoie ?»

Le 8 avril, Jeudi Saint, le Père Tinh, envoyé par l’évêque, apporte la communion au Père Bonnard :

__ « Vraiment, dit ce dernier, il faut être en prison et la cangue au cou, pour comprendre combien il est doux de recevoir son Dieu !»

 Décapité le 1er mai 1852, il entre dans la joie infinie, accueilli pour toujours par la Cour céleste.