
ANACLET
(+ 96)
Saint Pape
et martyr
Saint Anaclet, était originaire de la ville d'Athènes.
Les bonnes qualités de cet adolescent frappèrent vivement saint Pierre qui le convertit lorsqu'il prêcha à Athènes.
Devant sa piété exemplaire, son zèle , et son intégrité, Pierre, vicaire du Christ, admit Anaclet dans le clergé, le reçut diacre, et lui conféra la dignité sacerdotale.
Revêtu de ce caractère sacré, Anaclet servit généreusement Pierre dans les fonctions de son apostolat et devint le compagnon inséparable de ses travaux et de ses voyages.
Par la pureté de sa vie et par son zèle indéfectible au service de Dieu, Anaclet devint vite un des plus saints ministres de l'Église naissante.
Après la mort de saint Pierre, Anaclet se dévoua sous le pontificat de saint Lin et de saint Clet, avec le même empressement et le même succès.
Il coopéra pour une large part aux progrès que connut l'Eglise de Rome en ces temps si difficiles.
L'excellence et la sainteté d'Anaclet devenait de jour en jour plus manifeste aux yeux de tous, lorsqu'en l'an 83, sous l'empire de Domitien, les voix des fidèles se réunirent à l'unanimité pour l'élire au souverain pontificat. Son élévation sur le trône de saint Pierre causa une joie universelle dans la chrétienté.
Dans ces premiers jours de l'Eglise, tout était à craindre : la puissance, la cruauté et la multitude des ennemis du Sauveur, la fureur des païens, la rage des Juifs, la timidité et le relâchement des fidèles.
Durant la troisième persécution que Trajan lança contre l'Eglise en l'an 107, Anaclet constata avec douleur les ravages causés dans le troupeau de Jésus-Christ.
Quoique Trajan n'avait porté aucune loi officielle contre les chrétiens, une guerre sournoise d'extermination sévissait contre les fidèles et surtout les évêques. Le sang des martyrs coulait avec abondance dans l'Orient et dans l'Occident.
Au sein de la tourmente, Anaclet encourageait les uns et confondait les autres. Comme la violence de la persécution augmentait de jour en jour, en pasteur vigilant il fit tout ce qu’il put pour encourager les fidèles à témoigner de leur foi en Jésus-Christ.
Il publia des ordonnances pour retenir ses ouailles dans leur devoir. Il regardait comme chrétiens à demi vaincus ceux qui ne recevaient que rarement la divine Eucharistie.
Pour donner quelque marque de sa reconnaissance au prince des apôtres, Pierre, auquel il était redevable de sa conversion, Anaclet fit bâtir et orner une église à son sépulcre. Par une providence toute particulière, elle se conserva intacte au milieu des persécutions.
Iil sut conserver intact le dépôt sacré de la foi. Il travailla avec succès à établir la discipline de l'Eglise, conserva le bon règlement dans les affaires temporelles de l'Eglise et s'opposa aux désordres qui s'y étaient glissés.
Mais il ne pouvait échapper longtemps aux recherches du tyran qui envoyait chaque jour une multitude de condamnés au martyre. L'année précédant sa mort, en prévision du sort qui l'attendait, Anaclet conféra l'ordination épiscopale au prêtre Evariste qui devait lui succéder dans la charge du souverain pontificat. Après avoir gouverné l'Eglise neuf ans, trois mois et dix jours, t Anaclet remporta la palme du martyre et fut enseveli au Vatican.
L’introduction de sa fête est tardive (XIe siècle), mais elle sera supprimée par la réforme de Jean XXIII, (en 1969), bien qu’il figure toujours au martyrologe romain à la date du 26 avril
Les Petits Bollandistes, Paris, 1874, tome VIII, p. 273-274 --
l'Abbé Jouve, 1886, 2e éd. tome 3, p. 69-71