
Louis Marie GRIGNION DE MONTFORT
(1673 - 1716)
Saint, Fondateur
des Montfortains
et des Filles de
la Sagesse
Deuxième enfant de 18 frères et sœurs, il est né le 31 janvier 1673 dans une famille bretonne profondément chrétienne à Montfort-la-Cane, et reçoit le baptême le lendemain de sa naissance.
Depuis l’enfance, il est prédisposé à la vie intérieure
Malgré les difficultés économiques, à 12 ans Louis a fréquenté le collège des Jésuites à Rennes, avant de rejoindre Paris pour étudier à la Sorbonne, et d'entrer au séminaire de Saint-Sulpice.
À 27 ans, le 15 juillet 1700, jour de la Pentecôte, il est ordonné prêtre : des témoins racontent qu’il resta tout un jour en adoration comme « un ange sur l’autel».
Âme priante, il est aussi un homme d’action. Son œuvre évangélisatrice se distingue aussitôt dans la défense de la foi catholique contre le rationalisme, le protestantisme, le gallicanisme et le jansénisme répandus à l'époque.
Parmi ses premières charges, il est nommé aumônier de l’hôpital de Poitiers. Très aimé des malades et des pauvres pour son zèle missionnaire et son dévouement inconditionnel à leur égard, il s’attire cependant l’inimitié de certains prêtres pour son comportement jugé excentrique et se retrouve écarté de cette charge.
En 1706 il entame un pèlerinage. Après deux mois de marche, il parvint à Rome et Clément XI lui décerne le titre de Missionnaire Apostolique, lui offrant un crucifix en ivoire qu’il portera toujours avec lui.
Le Pape l'invite à se consacrer à l’évangélisation de la France. Avant son retour dans sa patrie, Louis, qui aimait se définir « serviteur de Marie », visite la Sainte Maison de Lorette, attiré par la vie de soumission à la Vierge vécue par Jésus dans le foyer de Nazareth.
Le diocèse de Poitiers continuant de lui être interdit, il se dédie à la mission auprès des ruraux de sa Bretagne natale et de la Vendée, et à l’édification de l’Église, non seulement spirituelle, mais aussi matérielle, en reconstruisant certaines chapelles.
S’il suit Marie c’est pour « trouver Jésus-Christ»; cette conviction permet à l'abbé Grignion de Montfort de mener une pastorale fondée sur la centralité du culte à la Vierge, sur la diffusion de la prière du chapelet et sur l’organisation de processions et célébrations mariales.
Louis-Marie ne s’est pas soustrait à la Croix lorsque, malgré la pieuse estime dont il jouissait auprès des fidèles, il connaît la souffrance de la persécution à l’intérieur et en dehors de l’Église. L’évêque de Nantes, par exemple, refuse la bénédiction du Calvaire construit par le prêtre, grâce à la contribution de nombreuses personnes, au terme de la mission à Pontchâteau. Le missionnaire n'a toutefois jamais cédé au découragement : «si nous ne pouvons pas édifier la croix ici, commentait-il, nous l’édifierons dans notre cœur».
Au cours des dernières années de sa vie Montfort est appelé à prêcher dans les diocèses de Luçon et de La Rochelle par leurs évêques respectifs, ouvertement antijansénistes.
Il meurt de pneumonie alors qu’il participait à une mission, le 28 avril 1716, à l’âge de 44 ans. À son chevet se réunit tout le peuple pour recevoir sa bénédiction.
Fondateur de la Compagnie de Marie (1705) et des Filles de la Sagesse (1703), saint Louis-Marie est connu pour ses écrits mariaux comme le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, rédigé en 1712, mais resté caché pendant 150 ans dans un petit coffre ; retrouvé en 1842, il est publié l’année suivante et traduit aujourd’hui dans toutes les langues, étant devenu le point de référence de la spiritualité mariale mondiale.
Béatifié par Léon XIII en 1888, canonisé par Pie XII en 1947, il est inscrit au calendrier général de l’Église en 1996 par saint Jean Paul II