Pierre le VENERABLE

Bienheureux,
moine bénédictin,
abbé de Cluny

(1092 env.-1156)

Né en Auvergne, dans la famille de Montboissier, Pierre fut élevé au grand prieuré de Sauxillanges, qui dépendait de l'ordre de Cluny. Moine à seize ans, il devint prieur de Vézelay et, en 1120, de Domène, près de Grenoble.

Il y rencontra les premiers Chartreux dont il loua le genre de vie.

Il n'avait que trente ans quand il fut, en 1122, élu abbé de Cluny,

Héritant de la charge d'un ordre immense, qui jouissait d'un prestige incomparable et continuait de s'accroître, Pierre eut la sagesse de l'organiser.

En 1132, il réunit le premier chapitre général. Il rédigea des statuts concernant la liturgie et les observances et il promulgua en 1146-1147 des statuts de réforme.

Il s'intéressa à la théologie, et accrut notablement la bibliothèque de Cluny.

Et à la différence de ses prédécesseurs, Pierre le Vénérable prit position face aux dangers qui, à ses yeux, menaçaient l’Église et entreprit de réfuter par la plume les erreurs de ceux qu’il considérait comme ses plus dangereux adversaires : les hérétiques, les Juifs et les Musulmans, dont il fit traduire le Coran pour discuter avec eux.

Poète, Pierre était capable de composer d'un seul jet des hymnes.

Agréable conteur, il rassembla dans un recueil de « Miracles » des anecdotes curieuses.

Bien qu’il soit l’abbé du plus grand monastère de la chrétienté, il ne dédaignait personne.

Ses lettres le montrent ami tendre et fidèle, d'une parfaite égalité d'humeur, toujours content, d'une gravité souriante.

Son influence s’exerça également dans tout l’Occident par l’intermédiaire de ses lettres, où s’expriment à la fois son sens de la mesure, sa sérénité.

Pierre, que l'empereur Frédéric Barberousse avait surnommé Vénérable, mourut en 1153, comme il l'avait désiré, le jour de Noël.

Bien qu'il n'ait pas été canonisé formellement, l'ordre bénédictin l'honore le 11 mai avec ses quatre grands prédécesseurs, Odon, Maïeul, Odilon et Hugues, en reconnaissant en lui un des exemples les plus parfaits de l'abbé selon saint Benoît.

Pierre le Vénérable a été le dernier des grands abbés de Cluny, dont le rayonnement en France et dans la chrétienté occidentale atteignit son apogée sous sa direction.