
Marie de L'INCARNATION
(1545-1618)
Bienheureuse,
religieuse, carmélite
Barbe Avrillot était fille d'un conseiller du Roi et, pour obéir à ses parents, elle épouse Pierre Acarie, maître des comptes, certainement très pieux mais d'humeur contrariante.
Elle lui donnera six enfants. Elle sera une épouse parfaite, paisible et joyeuse. Elle a un charme extrême qui fait d'elle une exquise dame de la haute société qui l'appelle "la belle Acarie".
Elle éleva ses trois garçons et ses trois filles avec un rare dévouement, surveillant leurs prières, leurs travaux, leurs jeux, et les soumettant à une règle sage toujours ponctuellement exécutée : "Maintenant je suis vraiment heureuse, leur dit-elle un jour, je vois que vous aimez Dieu et que Dieu vous aime !"
Son mari eut à subir de grandes épreuves, qu'elle partagea avec une parfaite résignation. Plus tard, elle n'en parlait qu'avec joie : "Quel temps ! Quels heureux jours ! Qu'on trouve bien Dieu dans l’épreuve !"
Elle a une vie intérieure intense ; elle disait : "Quand on donne du temps à Dieu, on en trouve pour tout le reste."
Son rayonnement spirituel est grand et son salon devient le rendez-vous des universitaires de l'époque et des grands hommes d'Église comme Saint Vincent de Paul et le Cardinal de Bérulle.
Elle contribue à l'installation des Ursulines et à celle des Prêtres de l'Oratoire.
Elle eut la plus grande part à l'introduction des Carmélites en France.
Elle entra elle-même au Carmel après la mort de son mari, à la condition de n'être que sœur converse : "Ma Mère, dit-elle en arrivant, je suis une pauvre mendiante qui vient supplier la Miséricorde divine et me jeter dans les bras de la religion."
Elle y recevra le nom de MARIE de L'INCARNATION
On la vit toujours occupée aux plus bas offices, cuisine, vaisselle, raccommodage.
Sœur Marie de l’Incarnation tombe malade le 7 février 1618 : symptômes d’apoplexie et de paralysie.
Elle meurt au Carmel de Pontoise dans de grandes souffrances, le 18 Avril 1618, à l’âge de 52 ans, très aimée de ses enfants, de ses Sœurs Carmélites et de ses amis.
Quand la nouvelle de sa mort se répand dans la ville, on n’entend qu’un cri : « La Sainte est morte ! »
Les miracles se multiplient à son tombeau.
Le 24 août 1792, Pie VI la proclame Bienheureuse.
Elle continue à être encore invoquée aujourd’hui tout spécialement lors des grossesses difficiles.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année,
Tours, Mame, 1950.