Jean-Gabriel PERBOYRE

(1802-1840)

Saint, martyr,
Congrégation de la Mission

JEAN-GABRIEL PERBOYRE nait près de Cahors, en France, le 6 janvier 1802 au sein d’une famille très chrétienne.

En 1817, Jean-Gabriel, âgé de 15 ans, entre, avec son frère aîné Louis, au petit séminaire de Montauban (France), dirigé par les Prêtres de la Mission ou Lazaristes, fils spirituels de saint Vincent de Paul. Il y éprouve le désir de se consacrer aux Missions en pays païen. Après avoir fait son noviciat à Montauban, il est envoyé à Paris pour ses études de théologie, puis ordonné prêtre.

En 1832, son frère Louis, embarqué comme prêtre lazariste pour la Mission de la Chine, meurt de la fièvre au cours de la traversée. Aussitôt, Jean-Gabriel annonce à sa famille son désir de partir prendre le poste laissé libre par la mort de son frère.

Mais ses supérieurs n'en jugent pas ainsi, à cause de sa santé défaillante. Ils le nomment sous-directeur du séminaire parisien des Lazaristes. Adjoint très actif d'un directeur de séminaire âgé, il a pour principe d'enseigner beaucoup plus par l'exemple que par la parole. Il communique aux novices son amour pour Jésus :

Enfin, il obtient de ses supérieurs la faveur du départ pour la Chine, où il arrive le 10 mars 1836. Son zèle pour le salut des âmes lui fait supporter la faim et la soif pour la plus grande gloire de Dieu.

Il se tient toujours prêt, de jour comme de nuit, à courir partout où son ministère l'appelle. Il ne compte pour rien les fatigues ni les veilles. De plus, de violentes tentations de désespoir viennent l'assaillir. Mais Notre-Seigneur lui apparaît, le console, et la joie revient dans l'âme de l'apôtre.

En 1839, une persécution contre les chrétiens se déclenche. le Père Perboyre se cache dans une épaisse forêt. Mais dans la journée du lendemain, il est trahi, pour trente taëls (monnaie chinoise) de récompense, par un malheureux catéchumène.

Interrogé par le mandarin de la sous-préfecture, Jean-Gabriel répond avec fermeté qu'il est européen et prédicateur de la religion de Jésus. Alors on commence à le torturer, mais de peur qu'il ne succombe, on le fait asseoir sur une banquette à laquelle ses jambes sont fortement attachées. Le saint prêtre passe ainsi la nuit, en bénissant Jésus qui lui fait l'honneur de l'associer à ses souffrances.

Finalement, Il est envoyé à Ou Tchang Fou, devant le vice-roi, où il doit répondre à une vingtaine d'interrogatoires. Le vice-roi veut l'obliger à marcher sur un crucifix, mais en vain. On le frappe à coups de lanières de cuir et de bâton de bambou jusqu'à épuisement, ou bien on l'élève à une grande hauteur à l'aide de poulies, et on le laisse retomber à terre de tout son poids. L'âme du saint prêtre reste unie à Dieu. « Tu es donc toujours chrétien ? - Oh oui ! Et j'en suis heureux !» Finalement, le vice-roi le condamne à être étranglé ; mais comme la sentence ne peut être exécutée qu'après la ratification de l'empereur, Jean-Gabriel Perboyre reste encore quelques mois dans sa prison.

Enfin, après un an dans les fers et les tortures, le 11 septembre 1840, il est conduit sur les lieux de l'exécution. On lui attache les bras et les mains à la barre transversale d'un gibet en forme de croix et on lui lie les pieds ensemble, au bas du poteau, sans qu'ils touchent le sol. Le bourreau lui met au cou une sorte de collier de corde dans lequel il passe un morceau de bambou. Avec une lenteur calculée, le bourreau serre par deux fois la corde autour du cou de sa victime. Une troisième torsion plus prolongée interrompt la prière continuelle du martyr, et le fait entrer dans la joie immense et éternelle de la Cour céleste.

 Il a 38 ans. Une croix lumineuse apparaît dans le ciel, visible jusqu'à Pékin. Au grand étonnement de tous, et, contrairement aux visages des condamnés par strangulation, celui de Jean-Gabriel est resté serein et a conservé son teint naturel.

Plus tard, Les lazaristes parviendront à ramener son corps en France.

Béatifié en 1885, Jean-Gabriel Perboyre a été canonisé par Jean-Paul II, en 1986.