Jeanne JUGAN

(1792-1879)

Sainte, Fondatrice
des Petites Sœurs
des Pauvres 

Le 25 octobre 1792, Jeanne Jugan naît près de Cancale, au hameau des Petites-Croix, un petit port de pêche sur la Manche, au sein d'une famille de pêcheurs.

Elle est baptisée le jour de sa naissance.

Elle est le sixième enfant de Joseph Jugan et de Marie Horel. Son père disparaît en mer alors qu'elle n'a que 4 ans.

Après la disparition en 1806 de l'aîné des enfants disparu lui aussi en mer, elle part aider sa famille en se mettant au service de la vicomtesse de la Chouë à Saint-Coulomb comme aide-cuisinière.

En 1810, un jeune marin la demande en mariage : elle souhaite réfléchir. Six ans plus tard, à la suite d'une mission prêchée dans la paroisse, elle décline définitivement la demande du marin.

« Dieu me veut pour lui. Il me garde pour une œuvre qui n'est pas connue, pour une œuvre qui n'est pas encore fondée ».

En 1817, en dépit de son attachement à sa famille, elle quitte Cancale pour Saint-Servan Elle entre comme aide à la pharmacie de l'hôpital du Rosais.

En 1823, à cause d'une trop grande fatigue, elle se met au service de Mlle Lecoq, avec qui elle s'était liée d'amitié. Ensemble, elles visitent les nombreux pauvres de la paroisse, récitent le chapelet, fréquentent l'église régulièrement. C'est à cette époque qu'elle obtient son affiliation au tiers-ordre eudiste. Mais en 1835, Mlle Lecoq meurt. Jeanne Jugan devient journalière.

Durant l'hiver de 1839, elle accueillit chez elle, dans son petit logement, une femme âgée, aveugle et paralysée qui survivait seule dans un taudis. D'autres jeunes femmes s'associèrent à elle et, en 1842, elles s’appelèrent : 'Les servantes des pauvres'.

Pauvres elles-mêmes, la quête fut leur ressource essentielle et l'occasion de demander aux personnes aisées de partager leurs biens avec les pauvres que Jeanne appelait les 'membres souffrants de Jésus-Christ'. 

En 1844, les « Servantes des Pauvres » deviennent les « Sœurs des Pauvres ». L'année suivante, l'Académie française décerne à Jeanne Jugan, pour son œuvre, le prix Montyon. Elle devient célèbre, les journalistes s'intéressent à elle.

En 1846, elle fonde deux nouvelles maisons à Rennes, et à Dinan. D'autres maisons sont ouvertes en France. La congrégation connut un grand développement en Europe et même dans d'autres continents.

 En 1849, la congrégation adopte définitivement le nom de Petites Sœurs des pauvres.

En 1852, Jeanne Jugan est définitivement écartée par l'abbé Le Pailleur de toute responsabilité dans la congrégation. Il lui signifie qu'elle doit « cesser toute relation suivie avec les bienfaiteurs ». Elle doit « se considérer comme une simple sœur, sans autorité ni responsabilité ».

 

Jeanne Jugan est alors reléguée au noviciat de Saint-Pern. Aux novices, on enseigne que l'abbé Le Pailleur est le fondateur de la congrégation.

"Je ne vois plus que Dieu seul", disait-elle. On reconnut son humilité et sa sainteté au moment de sa mort

Les dernières années de Jeanne Jugan se passent là avec les novices ; et elle meurt le 29 août 1879.

En 1890 l’abbé Le Pailleur, après une enquête demandée par le Saint-Siège, est destitué et appelé à Rome où il acheva sa vie dans un couvent.

Jeanne Jugan est béatifiée le 3 octobre 1982 par le pape Jean-Paul II.

S'ouvre alors la procédure en vue de sa canonisation.

Elle est canonisée le 11 octobre 2009, par le pape Benoît XVI

En 2009, 2710 religieuses accueillaient plus de 13000 résidents dans deux cents maisons sur les cinq continents